Familles monoparentales : un sentiment de vulnérabilité et une attente forte de soutien à la parentalité
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La
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des
statistiques (DREES) publie une nouvelle étude afin de comparer
l’opinion des familles monoparentales à celle des autres ménages
concernant les inégalités et le système de protection sociale et de
santé.
Pour
réaliser cette étude, la DREES a cumulé les six dernières vagues
(2014-2019) de son Baromètre d’opinion, qui suit chaque année l’opinion
des Français sur les politiques sociales et de santé.
Constituant
un quart des familles avec enfant(s), les familles monoparentales sont
particulièrement exposées aux situations de précarité en raison de
ressources financières moindres et d’un risque de chômage plus élevé
que celles formées d’un couple avec enfant(s). Elles sont d’autant plus
fragilisées qu’elles dépendent souvent de pensions alimentaires pouvant
représenter une part conséquente de leurs ressources financières et
dont le versement n’est pas toujours assuré. Les parents isolés se
heurtent aussi à des difficultés dans la gestion du quotidien,
notamment dans la conciliation entre leurs vies professionnelle et
familiale.
Une vision plus sombre sur leur situation actuelle, leur avenir et la société
Parmi
les familles monoparentales, 62 % considèrent que leur situation
actuelle est bonne, contre 85 % des parents en couple et 77 % des
personnes sans enfant (personnes vivant seules, en couple ou dans une
autre configuration familiale). De plus, 55 % des parents isolés
considèrent que leur situation est meilleure ou identique à celle de
leurs parents, contre 71 % des parents en couple et 67 % des personnes
sans enfant.
De
manière générale, les familles monoparentales sont un peu plus
préoccupées par l’avenir : 50 % sont pessimistes à ce sujet contre 45 %
parmi les autres ménages. Toutefois, elles ne sont pas beaucoup plus
inquiètes que les parents en couple sur l’avenir de leur(s) enfant(s) :
65 % contre 63 %. Par rapport aux autres ménages, les familles
monoparentales considèrent plus souvent que la société est plutôt
injuste (84 % contre 77 %) et « qu’il faut radicalement la changer »
(31 % contre 26 %).
Généralement plus pauvres, les parents isolés demandent un haut niveau d’aides sociales
Plus
de quatre parents isolés interrogés sur dix font partie des 20 % des
ménages au niveau de vie le plus bas, c’est deux fois plus que les
parents en couple. En conséquence, la dépendance des parents isolés aux
prestations sociales est plus élevée que les autres ménages : 57 %
d’entre eux déclarent percevoir des allocations logement et 23 % le
RSA, contre respectivement 26 % et 8 % parmi l’ensemble des autres
ménages. Globalement, 31 % d’entre eux se considèrent comme pauvres,
soit trois fois plus que les couples avec enfants.
Les
familles monoparentales déclarent bien plus souvent (64 % contre 55 %
parmi les couples avec enfant(s)) qu’il est plus important de maintenir
les prestations sociales et les remboursements d’assurance maladie au
niveau actuel que de prendre des mesures pour réduire le déficit de la
Sécurité sociale. Parmi les parents isolés, 62 % considèrent qu’ils
auraient besoin d’être davantage aidés, ce qui n’est le cas que de 51 %
des parents en couple. Elles sont plus nombreuses (34 % d’entre elles,
contre 25 % des autres ménages) à mettre en avant l’augmentation des
prestations (allocations logement ou familiales, minima sociaux…) et
accepteraient moins l’idée d’une baisse des allocations logement et
familiales en contrepartie d’une baisse des impôts ou des cotisations.
Un besoin de soutien dans l’éventualité de conflits familiaux ou de rupture
De
fait, étant seules au quotidien pour s’occuper de leur(s) enfants, les
familles monoparentales ressentent plus souvent le besoin d’être
accompagnées dans leur rôle de parents dans les relations avec l’école
et dans ce qu’il faut permettre ou interdire à ses enfants.
Parmi
les parents isolés, 46 % auraient aimé ou aimeraient recevoir une aide
dans les relations avec l’école, contre 36 % parmi ceux en couple. À
sexe, niveau de vie et nombre d’enfants identiques, le fait d’être un
parent isolé augmente la probabilité de souhaiter être accompagné dans
les relations avec l’école (+6 points). Concernant la gestion de
l’autorité dans son rôle de parent, un tiers des parents isolés
auraient aimé ou aimeraient recevoir un accompagnement, contre un quart
des parents en couple. Une fois les caractéristiques
sociodémographiques des enquêtés prises en compte, ce souhait
d’accompagnement dans la gestion de l’autorité parmi les familles
monoparentales reste supérieur de 6 points à celui des couples avec
enfants.
Méthodologie :
Depuis
sa mise en place en 2000, l’enquête annuelle du Baromètre d’opinion se
déroule en face à face auprès d’un échantillon d’au moins 3 000
individus, représentatif de la population française âgée de 18 ans et
plus. Cet échantillon a été construit selon la méthode des quotas. La
très grande majorité des questions sont posées tous les ans (ou parfois
tous les deux ans), ce qui permet, d’une part, de suivre l’évolution
des opinions des individus, et d’autre part, de mobiliser plusieurs
vagues d’enquête pour étudier des populations spécifiques peu
nombreuses. Afin de disposer d’effectifs suffisants pour comparer
l’opinion des parents isolés à celle des autres ménages (en couple ou
non, avec ou sans enfants) sur les questions de politiques sociales et
familiales, les six dernières vagues d’enquête ont été regroupées
(2014-2019), totalisant 12 140 individus dont 1 170 familles
monoparentales.
À propos de la DREES
Mise
en place par le décret du 30 novembre 1998, la Direction de la
recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) fait
partie avec l’Insee et les autres services statistiques ministériels du
service statistique public (SSP). Son rôle est de fournir des
informations fiables et des analyses dans les domaines du social et de
la santé. L’action de la DREES s’appuie, depuis plus de 20 ans, sur un
engagement déontologique dont les principes, codifiés et partagés au
niveau européen, sont l’indépendance professionnelle, l’engagement sur
la qualité, le respect du secret statistique, l’impartialité et
l’objectivité. La DREES est aussi un service statistique ministériel
dont la mission prioritaire est d’accompagner et d’évaluer les
politiques publiques sociales et sanitaires.
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