“CONTRE TOUS LES RACISMES, LE RESPECT DES PRINCIPES RÉPUBLICAINS”
Communiqué du Collectif Laïque National du 15 juin 2020
Le Collectif laïque national comprend et
partage l’émotion, aujourd’hui mondiale, suscitée par le meurtre de
Georges Floyd par un policier à Minneapolis (Minnesota, États-Unis). La
dénonciation du racisme et la protestation contre les violences
policières rejoignent les combats laïques et républicains du Collectif
laïque national.
Ce
drame américain nous rappelle que ce pays fut esclavagiste sur son
propre sol jusqu’en 1864, ségrégationniste ensuite jusqu’aux années
1960, et qu’il continue aujourd’hui à tolérer dans nombre de ses États
fédérés, des pratiques ouvertement racistes.
Le
Collectif laïque national souligne que la France n’est pas les
États-Unis, contrairement à ce que prétendent, au mépris de l’histoire,
ceux qui tentent de détourner le mouvement en le réduisant à des «
tensions communautaires ». En France, la République, fondée dès
l’origine sur l’universalisme émancipateur, a aboli l’esclavage en 1794
et, de nouveau, en 1848 dès qu’elle fut de retour.
De
même, la colonisation, poursuivie par la IIIe République en
méconnaissance de ses principes émancipateurs, a toujours trouvé des
Républicains pour la combattre au nom de ces principes mêmes, puis pour
s’engager dans les luttes de décolonisation. La République française ne
porte donc pas en soi un racisme institutionnel, « systémique », comme
le prétendent les adversaires de l’universalisme. Le juste et
indispensable combat contre le racisme ne doit pas être détourné en une
mise en accusation de la République et un abandon des luttes
émancipatrices au profit de l’affrontement de communautarismes qui
assignent les individus à une couleur de peau.
L’émotion ne doit pas l’emporter sur la raison – ni sur l’ordre public – n’en déplaise au ministre de l’intérieur.
Et
l’intervention de la Garde des Sceaux n’est pas davantage conforme au
principe républicain de séparation des pouvoirs, nécessaire au
déroulement serein de la procédure judiciaire en cours.
Il
est vrai qu’en France, comme dans d’autres pays même démocratiques, des
actes racistes perdurent. Si la police, dont l’exercice de la
coercition légalement autorisée et proportionnée est l’une des
missions, peut comporter en son sein des individus racistes, il existe
en revanche une longue tradition républicaine dans les forces de
l’ordre à laquelle le Collectif laïque national apporte son soutien.
Ainsi,
il est hautement regrettable que certains membres des forces de l’ordre
se croient autorisés à excéder leur mission – certes difficile – par
exemple en pratiquant, parfois de façon discriminatoire, des contrôles
au faciès ou des humiliations voire des brutalités sur des personnes
arrêtées.
Engagés
dans la lutte contre tous les racismes, le Collectif appelle les
Pouvoirs publics à promouvoir le strict respect des principes
républicains dans le recrutement, la formation et l’encadrement humain
et réglementaire des forces de police et de gendarmerie. Il s’inquiète
de la présence en leur sein d’éléments extrémistes chez qui le racisme
s’accompagne clairement d’intentions et de propos antirépublicains.Le
collectif rappelle que la lutte contre le racisme implique aussi le
rejet des théories racialistes et indigénistes qui fracturent la
société et déconstruisent la citoyenneté.
Il en va de la sauvegarde de la République et de ses principes.
LES ASSOCIATIONS SIGNATAIRES